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Faire craquer l'épidermico-sémantique

Bibliographic Details
Summary:« La pratique poétique est d’abord pour moi un geste d’effraction dans le corps de la langue. Elle cherche à y faire craquer les coutures épidermico-sémantiques. Quand ça craque, c’est mon pari, du ‘réel’ fulgure » (Prigent, 2009 : 67). Voici les enjeux majeurs de l’écrivain et poète Christian Prigent. Il réélabore l’idée de diversité polyphonique dans le cadre d’une écriture qui soumettrait la totalité symbolique du sens en question des sens, d’un réel qui fulgure. Nous prétendons ici discuter certains fondements de son processus littéraire tenant en compte sa richesse polyphonique et translinguistique. Pourtant, la cible de notre réflexion sera la verve povera chez Prigent, c’est-à-dire son pari de mettre au jour une sorte de travail de la parole, dont la nature sensible est discours. Son écriture ne dissout pas directement les liens imaginaires et symboliques qui rendent représentables une réalité narrative, mais elle produit des effets de coupure et de discontinuité dans l’épiderme du sens à partir de ce que l’auteur appelle « un travail du négatif ». Quel serait le statut de ce travail, qui refuse d’une certaine façon la tension dialectique entre appréhension sensible et intelligibilité ?
Subject:négatif voix de l’écrit Prigent (Christian) body of the language performance orale oral performance negativity corps de la langue voice of the text
Country:Portugal
Document type:journal article
Access type:Open
Associated institution:Carnets, Revista Electrónica de Estudos Franceses
Language:French
Origin:Carnets, Revista Electrónica de Estudos Franceses
Description
Summary:« La pratique poétique est d’abord pour moi un geste d’effraction dans le corps de la langue. Elle cherche à y faire craquer les coutures épidermico-sémantiques. Quand ça craque, c’est mon pari, du ‘réel’ fulgure » (Prigent, 2009 : 67). Voici les enjeux majeurs de l’écrivain et poète Christian Prigent. Il réélabore l’idée de diversité polyphonique dans le cadre d’une écriture qui soumettrait la totalité symbolique du sens en question des sens, d’un réel qui fulgure. Nous prétendons ici discuter certains fondements de son processus littéraire tenant en compte sa richesse polyphonique et translinguistique. Pourtant, la cible de notre réflexion sera la verve povera chez Prigent, c’est-à-dire son pari de mettre au jour une sorte de travail de la parole, dont la nature sensible est discours. Son écriture ne dissout pas directement les liens imaginaires et symboliques qui rendent représentables une réalité narrative, mais elle produit des effets de coupure et de discontinuité dans l’épiderme du sens à partir de ce que l’auteur appelle « un travail du négatif ». Quel serait le statut de ce travail, qui refuse d’une certaine façon la tension dialectique entre appréhension sensible et intelligibilité ?