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Plurilinguisme et altérité dans les écritures

Bibliographic Details
Summary:Les pratiques scripturales d’un Sony Labou Tansi, d’un Kossi Efoui, d’un Koffi Kwahulé du côté de l’Afrique noire francophone, ou bien d’un Frankétienne, d’un Raphaël Confiant, d’un Édouard Glissant, d’un Patrick Chamoiseau du côté des écritures antillaises, soulignent une forte hétérogénéité linguistique ainsi qu’une polyphonie discordante qui, poussées à l’excès, confinent au monstrueux. Cette hybridité verbale prend appui sur le contexte sociolinguistique de diglossie propre à l’Afrique, mais la dépasse car les écrivains de la « migritude » entendent assumer un positionnement esthétique en phase avec la réalité d’une Afrique transculturelle. Au-delà, ils partagent une même fascination pour l’étrangeté de la langue littéraire et pensent l’invention littéraire comme la mise en scène d’une parole qui carnavalise le monde et en verbalise son chaos. Les formes de plurilinguisme qui en découlent enfantent ce que l’on pourrait appeler « des langues monstres », des langues en mutation à la fois énormes et hors-normes capables de toutes les excentricités. Quelles sont les principaux traits de cet « usage monstrueux » de la langue ? Comment opère-t-il ? Pour produire quels effets et défendre quelles valeurs (po)éthiques du plurilinguisme ?
Subject:carnavalesque grotesque francophonie multilingualism hybridity plurilinguisme francophony hybridité monstrueux littéraire  monstrous and literature
Country:Portugal
Document type:journal article
Access type:Open
Associated institution:Carnets, Revista Electrónica de Estudos Franceses
Language:French
Origin:Carnets, Revista Electrónica de Estudos Franceses
Description
Summary:Les pratiques scripturales d’un Sony Labou Tansi, d’un Kossi Efoui, d’un Koffi Kwahulé du côté de l’Afrique noire francophone, ou bien d’un Frankétienne, d’un Raphaël Confiant, d’un Édouard Glissant, d’un Patrick Chamoiseau du côté des écritures antillaises, soulignent une forte hétérogénéité linguistique ainsi qu’une polyphonie discordante qui, poussées à l’excès, confinent au monstrueux. Cette hybridité verbale prend appui sur le contexte sociolinguistique de diglossie propre à l’Afrique, mais la dépasse car les écrivains de la « migritude » entendent assumer un positionnement esthétique en phase avec la réalité d’une Afrique transculturelle. Au-delà, ils partagent une même fascination pour l’étrangeté de la langue littéraire et pensent l’invention littéraire comme la mise en scène d’une parole qui carnavalise le monde et en verbalise son chaos. Les formes de plurilinguisme qui en découlent enfantent ce que l’on pourrait appeler « des langues monstres », des langues en mutation à la fois énormes et hors-normes capables de toutes les excentricités. Quelles sont les principaux traits de cet « usage monstrueux » de la langue ? Comment opère-t-il ? Pour produire quels effets et défendre quelles valeurs (po)éthiques du plurilinguisme ?