Publicação

Poésie : un regain ?

Detalhes bibliográficos
Resumo:Devenue au plan éditorial un genre marginal, s’étant elle-même à l’occasion déclarée « inadmissible » (Denis Roche), la poésie semble trouver pourtant aujourd’hui, empruntant d’autres voies que celle de l’édition standard, un regain de légitimité et de reconnaissance. S’associant souvent à d’autres formes d'art, elle semble prospérer d’abord, à l’occasion de manifestations et festivals divers, comme poésie « scénique » (poésie orale, « performée », slam…). Mais c’est aussi au plan symbolique qu’elle paraît à nouveau compter. En sa façon propre d’en user avec la langue et d’interroger la réalité, elle demeure en effet, en France, plus que la fiction narrative, un objet essentiel pour la pensée philosophique (en témoignent des auteurs comme Alain Badiou, Jean-Christophe Bailly, Jean-Luc Nancy, Jacques Rancière ou encore, philosophe beaucoup traduit et lu en France, Giorgio Agamben). Ce regain de vitalité et de valeur n’est pas sans rapport avec la réalité sociologique émergente de ce que j’appelle le « poétariat ». À travers lui, s’affirment en effet toujours davantage la revendication et l’invention de formes de vie où la poésie (comme idée et force pratique) tient une place importante, aidant à dessiner les contours d’une possible alternative au modèle dominant de l’homo œconomicus.
Assunto:recognition poetry légitimité poésie philosophy philosophie poétariat reconnaissance legitimacy
País:Portugal
Tipo de documento:journal article
Tipo de acesso:Aberto
Instituição associada:Carnets, Revista Electrónica de Estudos Franceses
Idioma:francês
Origem:Carnets, Revista Electrónica de Estudos Franceses
Descrição
Resumo:Devenue au plan éditorial un genre marginal, s’étant elle-même à l’occasion déclarée « inadmissible » (Denis Roche), la poésie semble trouver pourtant aujourd’hui, empruntant d’autres voies que celle de l’édition standard, un regain de légitimité et de reconnaissance. S’associant souvent à d’autres formes d'art, elle semble prospérer d’abord, à l’occasion de manifestations et festivals divers, comme poésie « scénique » (poésie orale, « performée », slam…). Mais c’est aussi au plan symbolique qu’elle paraît à nouveau compter. En sa façon propre d’en user avec la langue et d’interroger la réalité, elle demeure en effet, en France, plus que la fiction narrative, un objet essentiel pour la pensée philosophique (en témoignent des auteurs comme Alain Badiou, Jean-Christophe Bailly, Jean-Luc Nancy, Jacques Rancière ou encore, philosophe beaucoup traduit et lu en France, Giorgio Agamben). Ce regain de vitalité et de valeur n’est pas sans rapport avec la réalité sociologique émergente de ce que j’appelle le « poétariat ». À travers lui, s’affirment en effet toujours davantage la revendication et l’invention de formes de vie où la poésie (comme idée et force pratique) tient une place importante, aidant à dessiner les contours d’une possible alternative au modèle dominant de l’homo œconomicus.