| Resumo: | Cet article envisage l’ironie à deux niveaux de compréhension distincts. D’abord d’un point de vue textuel, comme un outil de légitimation au sein du champ littéraire, à la fois sur un plan esthétique comme gage de littérarité, et sur un plan éthique, comme surplomb et garde-fou face au premier degré, considéré comme une dérive. Puis la réflexion s’ancre sur un plan métatextuel et analyse l’imaginaire de la littérature dont le discours d’accompagnement du fait littéraire est porteur. Dans cette perspective, il se serait opéré à la charnière des années 2000 un tournant quant à la production littéraire française, entre une littérature caractérisée principalement par sa dimension ironique (1980-2000) et la production littéraire depuis les années 2000, qui embrasserait de manière plus franche à la fois des contenus plus ancrés dans l’expérience humaine, et une écriture plus tournée vers le goût de la narration et des intrigues. On proposera ici une ressaisie synthétique des heurs et malheurs de l’ironie dans le discours critique comme dans la production littéraire française depuis les années 1980, en s’appuyant notamment sur le concept de « moment » emprunté à Gilles Philippe. |